Fernand Leger et la Tapisserie
FERNAND LEGER (1881 – 1955)
Artiste majeur du Cubisme, il a créé l’un des styles artistiques les plus distinctifs du XXe siècle.
Il conserve une place importante dans l’histoire de l’art moderne.
Fernand Léger est le peintre du progrès, social comme mécanique. Il peint autant le monde des loisirs que les ouvriers au travail. Les motifs emblématiques tels les hélices, les engrenages, les éléments architecturaux, rappellent combien l’avant-garde a été fascinée par les avancées technologiques. Son oeuvre est une célébration de la modernité.
Le style graphique de Léger est immédiatement reconnaissable et il a exercé une influence considérable sur d’autres artistes. Il est donc maintenant plus difficile de comprendre l’impact de son travail que lors de sa première apparition il y a cent ans. Outre ses peintures, qui se vendent maintenant pour des millions de dollars, Léger a travaillé dans un large éventail de médias, notamment la tapisserie, la mosaïque, les estampes et la conception de théâtre.
FERNAND LEGER A AUBUSSON
La Galerie Hadjer a le privilège d’offrir l’une des plus grandes sélections de tapisseries Fernand Léger importantes au monde. Fernand Léger était très actif dans les tapisseries à partir des années 1930 et collaborait activement avec les meilleurs tisserands d’Aubusson pour créer non seulement des tapisseries de ses œuvres les plus connues, mais aussi des cartons originaux conçus spécifiquement pour ce support. La famille Léger a également commandé ou approuvé des tapisseries par des ateliers qui avaient travaillé avec l’artiste de son vivant, dont beaucoup étaient destinées au musée Léger de Biot.
Dans ce domaine, son oeuvre la plus ancienne, le « Masque Nègre », tissé grâce à l’initiative de Marie Cuttoli, date de 1924.
Dans l’esprit de Fernand Leger toutes ces formes de l’art monumental étaient en effet étroitement liées. Telles sont, entre autres, les deux grandes tapisseries qui ornent le hall d’entrée du Musée de Biot : « Les Baigneuses » et le « Ciel France ».
Fernand Leger – Les Baigneuses – 1962, Atelier Pinton, Aubusson, France
EXPOSITION DES TAPISSERIES DE LEGER
Il faut convenir que peu d’oeuvres se prêtent aussi bien que celles de Léger à la projection sur le mur. Vitalité de la composition, pureté des tons, affranchissement de la troisième dimension, tout concourt au succès de ces transpositions tissées, où, quelles que soient les différences de mesure, le rythme non seulement demeure, mais s’amplifie à une échelle monumentale.
Fernand Léger, tapisseries et céramiques, 16 Dec – 9 Mai 2021, Musée les Abattoires, France
Les constructeurs fond bleu, collection Galerie Hadjer
Dès les années 1920, Fernand Léger s’enthousiasme pour un art « hors cadre », un art qu’il fait descendre dans la rue. Il affirme alors l’importance d’un art « mural » et envisage une collaboration entre peintres et architectes. Il collabore avec les personnalités les plus influentes de son époque : Robert Mallet-Stevens, René Herbst, Pierre Chareau, Charlotte Perriant et surtout Le Corbusier. Pour ce dernier, la peinture de Léger est sœur de l’architecture et ses tableaux eux-mêmes « appellent une nouvelle architecture ».
Dans l’après-guerre, Fernand Léger poursuit cet idéal d’un art mural, collectif et populaire. Aux Etats-Unis où il a passé la Seconde guerre mondiale, il est marqué par la construction des gratte-ciels. Dès lors, il poursuit l’étude de la force spatiale de la couleur entamée quarante ans plus tôt, par le biais de la céramique, de la mosaïque, du vitrail et de la tapisserie. « J’ai voulu marquer un retour à la simplicité par un art direct, compréhensible pour tous, sans subtilité », affirme Fernand Léger à son retour d’exil. La multiplicité des supports, afin de faciliter la diffusion de ses œuvres, exprime son désir de populariser la peinture moderne. Engagé en faveur du progrès social et de l’éducation, Fernand Léger a toujours défendu des valeurs humanistes.
Fernand Leger, Composition à la coquille conçu en 1938, tissage de 1962
Collection Galerie Hadjer